Oran 1732-1912 2


 


 Création le 22 janvier 2021

 Cet article fait suite à Oran 1732-1912 1 :

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Le calme est revenu avec l’offre d’aman de l’Émir Abd el-Kader. en décembre 1847. Jusqu’aux environs de 1860, le gros des opérations d’aménagement du réseau de voies était concentré sur la Vieille ville.  Mais en 1857 est décidé la construction de la gare de chemin de fer ; à cette époque, on donne des numéros aux maisons des rues …

La chute de Napoléon III en 1870 est particulièrement applaudie par les colons. Il avait pourtant autorisé la suppression du mur d’enceinte, ce qui permettait un agrandissement plus harmonieux de la surface de la ville. Le projet (dépassé) d’un nouveau mur d’enceinte posera de sérieux problèmes à la municipalité.

Instrument de modernité, le cadastre est au sol, et partant à la propriété, ce que l’état civil est aux personnes. C’est l’administration de Finances qui a géré l’établissement du cadastre, aidée par le service topographique de l’armée.

La décision de transférer un cimetière musulman à l’extérieur de la nouvelle ville déclenche une polémique en particulier par des musulmans,  qui considèrent que leurs cimetières sont de biens habous, donc inaliénables et n’ont pas à faire l’objet de spéculation immobilières favorables aux Européens. Mais les risques d’épidémies ont fait aboutir à un « modus vivendi ».

Mers el Kébir a été depuis longtemps le port naturel de l’Oranie, et en particulier d’Oran. Quand le port d’Oran a été mis en service, celui de Mers el Kébir a vu son traffic diminuer. Par ailleurs l’escarpement de l’arrière pays n’était pas favorable à la création d’une ville importante. Les réalisations de la route et du chemin de fer ont redonné de l’intérêt aux relations Oran/Mers el Kébir. D’où l’idée de spéculer sur les terrains de Mers el Kébir pour y construire un nouveau quartier d’Oran.


Parmi les grands projets qu'a amené avec elle la nouvelle municipalité en 1878, il y a l'ouverture d'une voie principale qui doit être l'artère maîtresse de la nouvelle ville. Mais cela nécessite de très gros travaux de terrassement, d'autant plus que certains terrains relèvent de l'autorité militaire. En janvier 1881, une polémique se forme sur la largeur du boulevard : 28m ou 15m pour la question de l'expropriation. Parallèlement se poursuivent les travaux de confortement du port.

À partir de la terrible épidémie de choléra en 1883, les professionnels de la santé consacrent de nombreux travaux à l'évacuation des eaux usées, à l'alimentation en eau, à la tuberculose et aux maladies vénériennes. Les règles d'hygiène restent difficilement observées par la population, et coûteuses à appliquer par la commune.

Au début du XXème siècle, la commune se remet doucement des magouilles et des scandales du siècle précédent. Les nouveaux maires prennent à bras le corps le passif urbanistique et financier. 

 EN CONCLUSION GÉNÉRALE

Les débuts de la modernité urbaine ont commencé réellement dès 1792. à la faveur de la double politique de repeuplement et d'urbanisation du Bey Mohamed el Kébir. Mais l'action de la colonisation n'a pas seulement été agraire. Dès son début, le rôle assigné à la ville a été celui du relais du pouvoir politique et de l'appareil militaire, ainsi que de représenter le site de la réussite coloniale, dans le cadre des rénovations observées dans les différentes villes du monde.