ALGÉRIE NUMISMATIQUE



Création le 20 mars 2019

La numismatique est l’étude des monnaies anciennes. L’excellente revue « Monnaie magazine » de septembre 2018 a publié un article sur l’évolution de la monnaie en Algérie. Au gré des différentes invasions, les échanges se sont faits avec la monnaie du vainqueur.  Mais « l’argent n'a pas d'odeur » est un dicton latin. Cette phrase est attribuée à l'empereur romain Vespasien, qui voulait créer un impôt sur la collecte d’urine, source d'ammoniaque, utilisée par les teinturiers pour préparer les étoffes avant de les mettre en couleur ou, quelquefois, pour dégraisser les laines, les étoffes, et ouvrages faits de laine.

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Vers -20 000 ans avant notre ère, des pluies tropicales inondaient les plaines au pied de l’Atlas. Mais vers -2 000, le Sahara devient un désert aride. Au bord de la Méditerranée, les Gétules, les Garamantes ou les Numides s’opposent à la colonisation des Phéniciens, puis des Romains. Ces deux brillantes civilisations introduisent les premières monnaies à partir du VIIème siècle avant J.C. 


Statère de Pythéas
Lors de son périple dans l’Atlantique nord, Pythéas « perd » un statère d'or au large du Finistère. Sa frappe se trouve datée par le nom du magistrat Polyanthès entre des limites assez étroites 322 à 313 avant J.-C. La pièce a été frappée en Cyrénaïque (Libye).

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Sesterce romain
 Puis les monnaies romaines, aureus,  deniers et sesterces s’imposent avant l’invasion des Vandales. Leur roi Genséric fait frapper à Carthage de « fausses monnaies » romaines.

follis

 L’empereur byzantin Justinien 1er envoie son général Bélizaire reconquérir la province en 533. Les ateliers nord africains produisent des « follis » d’inspiration chrétienne. Mais en 711, la région est conquise par les Arabes. Les monnaies musulmanes, dinar d’or et dirham d’argent, s’imposent durablement en Afrique du Nord.

boudjou

En 1541, Hassan Agha, successeur de Barberousse, défait Charles Quint à Alger, puis à Mazagran en 1558. Désormais un pacha est nommé par le sultan d’Istamboul afin d’administrer la région d’Alger avec le soutien des Janissaires. Les monnaies turques font leur apparition : kurus, mangir, et akçe. L’atelier d’Alger peut émettre des boudjous ou « piastres d’Alger », refontes de monnaies européennes provenant du pillage, de la piraterie et des rançons

Le Ministre français de la Marine et des Colonies fait en 1827 un rappel des griefs contre les manquements
aux usages internationaux du deylicat d'Alger  :

http://dakerscomerle.blogspot.fr/search/label/a%2020%20-%20LE%20MINISTRE%20DES%20COLONIES

Il suffit d’un prétexte, l’affaire du "coup de chasse-mouche" (ou "coup d'éventail"), pour déclencher une action militaire,  permettant à certains de récupérer le trésor du Dey d’Alger :


 http://dakerscomerle.blogspot.fr/search/label/a%2095-%20MAIN%20BASSE%20SUR%20ALGER  

puis de remplacer les boudjous par le « franc algérien ».

Le « traité de la Tafna » laisse la possibilité à l’Émir Abd el-Kader de fonder un État, et de battre monnaie, de 1842 à 1847. C’est le Mohamedia

Puis la Banque d’Algérie est fondée en 1851. En 1871, elle est autorisée à émettre des billet. Pendant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, l’une des « réformes » est d’introduire en Algérie le franc français. La "conclusion des négociations d’Évian" permet au Général de Gaule d’effectuer le « dégagement » de l’armée française. Mais le nouvel État algérien crée les conditions du « dégagement » des Pieds Noirs. 

Le Dinar remplace le franc algérien, à taux égal. Puis la Banque d’Algérie est amenée à faire plusieurs dévaluations. La dépréciation du dinar se poursuit pendant la « décennie noire ».


En 2006, 44 rouleaux de papier fiduciaire, destinés à la Banque d’Algérie, sont dérobés au nord de Marseille. Chaque rouleau peut permettre l’impression de 500 000 billets de 1 000 dinars. Une partie de ces rouleaux a été retrouvée  dans des ateliers clandestins de la mafia napolitaine en 2009. Près d’un milliard de dinars en fausses coupures a été détecté dans les banques. Pour autant le billet de 1 000 dinars n’a pas été remplacé par une nouvelle coupure …

Enfin une loi relative au commerce électronique est entrée en vigueur le 7 juin 2018. Elle vise à permettre à tout client algérien de payer avec une carte bancaire. Aucune des transactions ne devrait désormais échapper au regard de l’État.