PAYS DE L'ÉMIR 2
Modification 1 le 3 juillet 2016 : Réaction de Charles Lavigerie.
Au pays de l’Émir Abd el-Kader, ce sont les événements guerriers dont l’Émir fut un des principaux protagonistes qui ont provoqué la création ou la maintenance de lieux de commémoration et/ou de recueillement.
Tout commence par l'allégeance enthousiaste de nombre de tribus de la région d'Oran à un très jeune chef hyper-doué, condition nécessaire (et voulue par Abd el-Kader) au caractère démocratique de l'établissement d'un régime souverain. Il y a eu en fait une deuxième cérémonie d'allégeance, plus solennelle :
En effet un certain nombre de chefs de tribus n'appréciaient pas forcément de se ranger sous la bannière d'un jeune homme qui n'avait pas fait ses preuves, même s'il avait eu une éducation de grande classe et était un cavalier émérite. L'intronisation de Mascara servait donc à officialiser une coalition "révolutionnaire".
À notre connaissance, les contacts avec le général Desmichels ne sont pas évoqués - et ne sont sans doute pas connus de la majorité des Algériens - Ils donnaient au jeune chef algérien la possibilité d'instruire et d'équiper deux bataillons d'infanterie et de faire de l'import export par le port d'Arzew. Ces contacts jugés trop favorables par le Gouvernement général de l'Algérie ont valu le remplacement du général Desmichels, et leur rupture a conduit à la bataille de la Macta, gagnée par Abd el-Kader, grâce à son sens tactique et à son audace.
Hocine Ziani, par ailleurs excellent peintre animalier, a célébré cette bataille dans un tableau dont l'original se trouve à Mostaganem :
Nous terminerons par cette gravure montrant la rencontre de l'Émir avec le général La Moricière, en application des clauses d'armistice convenues entre eux. Manifestement, La Moricière n'avait pas le pouvoir de signature pour assurer la bonne exécution de ces clauses. La confiance d'Abd el-Kader a donc été trahie à l'époque, et continue à être trahie quand "on" qualifie cet armistice de soumission ou de reddition.
Charles Lavigerie, directeur des œuvres des écoles d'Orient qui était intervenu pour un échange de prisonniers. "Je n'oublierai pas aisément l'entrevue que j'ai eue avec l'Émir. Sa figure calme, douce et modeste, sa parole grave et ferme, l'esprit de justice et l'inébranlable fermeté qui paraissait dans tous ses discours répondait à l'idée que d'avance je m'étais faite de lui ; Lorsque je le remerciai pour son acte héroïque, il me répondit : J'ai fait mon devoir, je ne mérite pas d'éloge pour cela".
Et Lavigerie conclut l'entrevue en ces termes : "Lorsque je me levai pour sortir, il s'avança vers moi et me tendit la main ; Je me souviens que c'était la main qui avait protégé contre la mort nos frères malheureux et je voulus l'apporter à mes lèvres en signe de reconnaissance et de respect, mais il ne voulut pas souffrir de moi quoi qu'il acceptât cet hommage de tous les autres, parce qu’il voyait en moi "un ministre de Dieu".
Ainsi va le monde ...
Et Lavigerie conclut l'entrevue en ces termes : "Lorsque je me levai pour sortir, il s'avança vers moi et me tendit la main ; Je me souviens que c'était la main qui avait protégé contre la mort nos frères malheureux et je voulus l'apporter à mes lèvres en signe de reconnaissance et de respect, mais il ne voulut pas souffrir de moi quoi qu'il acceptât cet hommage de tous les autres, parce qu’il voyait en moi "un ministre de Dieu".
Ainsi va le monde ...