LES GUERRES SANS NOM




Création le 1 novembre 2015

Le général de Gaulle a déclaré un jour que la guerre était le propre de l’homme. Cela semble vrai pour l’Algérie. Aussi nombre d’auteurs ont exercé leur talent pour en expliquer le comment et le pourquoi.

Voici la recension que nous avons faite, pour l’Académie des Sciences d’Outre-mer, des deux livres que Catherine Brun a consacrés à une œuvre collective sur le sujet. La bibliothèque de l’Académie est riche d’une soixantaine de milliers de livres et s’agrandit régulièrement par des achats et des dons …

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Il est difficile de faire le tour de cette guerre en Algérie … D’abord de lui donner un nom : événements, maintien de l’ordre, pacification, lutte contre le terrorisme pour certains, et révolution, guerre de libération, guerre d’indépendance pour d’autres, certains lui ont même donné le nom de « guerre sans nom ». Pour ceux qui l’ont vécu, cela a même été une guerre aux cent noms. Et puis, il y a l’autre guerre, appelée pudiquement la « décennie noire » ou « l’éradication ». Dix sept ans de guerre en un demi-siècle, cela interpelle, car la guerre est un tissu de coups de poignards qu’il faut boire goutte à goutte.



Catherine Brun a rassemblé en deux ouvrages « D’une guerre à l’autre » et « Guerre d’Algérie , les mots pour la dire » les travaux de trente trois chercheurs sur diverses facettes de cette guérilla pour la prise et/ou la conservation du pouvoir en Algérie. Même si la plupart n’ont pas physiquement participé aux combats et n’ont donc pas connu la peur de leur vie, le recul des ans et un accès patient aux sources a permis d’ajouter quelques pierres nouvelles à la construction de l’édifice. J’ajouterai que l’un d’entre eux, Jean Daniel, a même participé aux opérations de débarquement de la force navale anglo-américaine à Alger en 1942 !



Quand on songe qu’il y a fallu plusieurs siècles pour la construction de certaines cathédrales, Catherine Brun a quelque avenir devant elle. Ceux et celles qui veulent partager le « point de vue de Sirius » pourront donc lire, avec un intérêt certain, ces deux ouvrages.



Il y a une autre piste que nous pourrions lui suggérer ensuite, celle de la paix d’Algérie, et Dieu sait le nombre de traités de paix qu’il y a eu entre la France et l’Algérie, le dernier en date - et non le moindre - étant celui signé par Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République française, Président de la République italienne, avec Mustapha Pacha, Dey d’Alger, « que Dieu le conserve en prospérité et en gloire ! » …


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Pour mieux comprendre les méandres de la paix, vous pourrez lire les deux articles suivants :

http://dakerscomerle.blogspot.fr/search/label/a%2014%20-%20R%C3%89PONSE%20DE%20MUSTAPHA

http://dakerscomerle.blogspot.fr/2009/12/conclusion-de-talleyrand.html