LA TRAGÉDIE GAULLIENNE




Création le 20 juin 2014

La nuit dernière, nous avons fait un rêve :

Craignant la raréfaction drastique vers 2030 des réserves d'hydrocarbures constituant l'essentiel de leurs exportations, les Algériens avaient voté à 82 pour cent le rattachement de l'Algérie à l'Union Européenne, et débattaient ferme sur l'opportunité de l'extraction du gaz de schiste … alors que les officiels algériens se munissaient de passeports diplomatiques rouges pour émigrer facilement en Occident au cas où, et que d'autres, moins chanceux, "harragaient" ( émigraient sans papiers ) autant que faire se peut … Heureusement ce n'était qu'un rêve !


C'est que la veille, nous avions tourné la  dernière page du livre de Henri-Christian Giraud : "Chronologie d'une tragédie gaullienne", édité en 2012. Journaliste et ancien directeur-adjoint de la Rédaction du Figaro Magazine, Henri-Christian Giraud est l'auteur de nombreux ouvrages sur de Gaulle.

Ce livre est vraiment une chronologie - du 13 mai 1958 au 19 septembre 1962 - , c'est aussi vraiment une tragédie, qui n'est pas uniquement gaullienne mais une des scènes de l'un des actes de la tragédie algérienne. Ce livre est également une mine de citations de tant de personnalités politiques que nous conseillons de le lire, plutôt que tenter une recension qui tournerait au plagiat !

Avec l'autorisation de l'éditeur, nous publions un extrait : la première page de l'épilogue :






La lecture du livre fait aussi penser à la mythologie grecque :

Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque, situés de part et d'autre d'un détroit traditionnellement identifié comme étant celui de Messine. La légende est à l'origine de l'expression tomber de Charybde en Scylla, qui signifie « aller de mal en pis ». Plus précisément Charybde symbolise le « tout ou rien », la mort pour tous ou la vie pour tous, selon un jeu de probabilité. Et Scylla incarne la mort certaine pour une partie de l'équipage, mais la vie pour les autres. Il s'agit d'un choix entre le sacrifice calculé ou l'avenir aléatoire de la vie de tous. ( Wikipedia )



Charles de Gaulle était un homme du Nord, en particulier d'origines irlandaise et allemande. Ce n'était pas un Méditerranéen, or les Méditerranéens ont une mentalité et une culture différentes, particulièrement les Algériens, qu'ils aient été d'origine berbère, arabe ou européenne du sud. Le ticket d'entrée pour gouverner la France étant de résoudre le problème algérien, le Général De Gaulle a été accueilli comme le sauveur qu'il avait été en juin 1940.


Quand il s'est écrié "Je vous ai compris !", ce n'était peut-être pas "Je vous comprends !". Il n'avait que un à deux mois, pas plus, pour prendre les mesures draconiennes qui lui auraient permis de trancher ce nœud gordien, avant qu'il ne soit trop tard. Il eut fallu qu'il développât une stratégie gagnante/gagnante, quitte à menacer qu'en cas d'échec il ferait rapatrier en France tous les Français et pro-français qui le souhaiteraient, mais aussi en contre-partie expulser de France tous les autres Algériens. Peut-être la sagesse se serait-elle alors manifestée, mais rien n'était moins sûr.


Le malentendu fatal qui s'est installé rapidement a dégénéré en "dégagement" d'un côté et en dictature de l'autre, le tout avec pertes et fracas, dans une épuration puis une guerre civile sanglantes en ce qui concerne les Algériens.


En juillet 1959, nous étions étudiant stagiaire en Algérie, et voici un extrait de notre livre "Quand le merle sifflera" qui donne l'ambiance, au bout seulement d'un mois de stage :





Ceci étant, l'Algérie attend toujours son sauveur ! Nous le lui souhaitons, car elle le vaut bien !

Post scriptum :
 Des nombreuses citations émanant de Charles de Gaulle - certes en dehors du livre de Henri-Christian Giraud - on peut retenir avantageusement celle-ci :
"La véritable école du Commandement est la culture générale. » ( Extrait de "Vers l'armée de métier" )
 

Oui.