ENFIN UNE FRANGÉRIENNE !
Modification 4 le 17 juin 2015 - Programme 2016
Il ne s'agit pas de la publicité d'une agence de voyage, mais d'une vraie découverte associative de la vie familiale en Oranie
Pour ce séjour qui aura lieu du jeudi 5 mai 2016 au dimanche 15 mai 2016 (11 jours), il faudra compter 1.500 € (mille cinq cents euros) par personne, cette somme comprenant le voyage aller-retour en avion, le prix de la location des maisons, les petits-déjeuners et dîners préparés par la cuisinière engagée à cet effet, les repas pris à l’extérieur, la location du bus et son chauffeur pour toute la durée du séjour, les accompagnateurs, les visites et toutes les activités prévues ou à prévoir sur place.
ASSOCIATION LALLA GHAZWANA
68 Rue des Ecoles - Bât. 5 - 93300 AUBERVILLIERS
Tél. : 06.64.96.89.90 – 09.50.55.13.50
Mails : asso.ghazwana@yahoo.fr - zmaldji@yahoo.fr
www.nemours-ghazaouet.com/blog/ - www.zohramaldji.fr/
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Carte postale de Nemours - 1950
Promenade dans la ville de Ghazaouet
( anciennement Nemours )
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Modification 1 - 26 février 2015 - suppression d'une vidéo de folkore algérien par youtube, sans doute pour des raisons financières ?
Quel joyeux néologisme que celui-là ! Pour être "Frangérienne", il faut être 100% Française et 100% Algérienne, cela fait 200% franco-algérienne. C'est bien le score que réalise Zohra Maldji, elle qui s'est intégrée toute seule.
Quand je dis que j'aime la France et que j'aime y vivre, je ne renie pas pour autant mon origine première. Pas du tout. Il me serait difficile d'exister autrement. J'ai deux pays. L'un est mon pays d'origine, l'Algérie, et l'autre, qui l'est un peu aussi d'une certaine façon, c'est la France, et dans lequel j'ai choisi de vivre … Quoiqu'on puisse en dire, on ne peut pas chasser comme ça, d'un simple coup de chasse-mouches, une histoire de 130 ans et faire en sorte qu'elle n'ait jamais existé.
Ce livre aurait pu aussi s'appeler, avec un zest de provoc : "De l'intégrisme à l'intégration" mais tout aussi bien "chronique d'une vie familiale algérienne ordinaire". Avec une plume empruntée à un lauréat de prix littéraire, il a un style miel, infiniment éloigné de la langue reubeu sauce 9-3.
C'est en prime un dictionnaire arabe-français des mots usuels : cuisine, instruments de musique, coutumes locales, habillement, religion … Certaines ont les yeux revolver. Zohra Maldji, elle, a les yeux camera hauts en couleur : elle filme tout sur son passage : les parents, les grands parents, les cousins, les cousines, les copines, la classe et ses rédactions, les belles colonies de vacances en FRANCE, les marabouts, le hammam, les accouchements, les us de la religiosité et les coutumes misogynes, le banditisme de l'après cessez-le-feu, mais aussi les journalistes français de la télévision, l'évolution de la société algérienne en France face au temps qui passe … ou qui ne passe pas. Un vrai guide du Routard, voire un "couteau suisse" algérien !
Manifestement l'arabisation forcée d'après 1962 ne l'inspire pas, car l'arabe est la langue de l'avant-dernier envahisseur. C'est comme si en France on réintroduisait bessif l'anglais, la langue de l'avant-dernier envahisseur ! ( Honni soit qui mal y pense ! ). Résultat : lamentable, au point de refuser que ses enfants suivent les cours d'arabe : Pourquoi ?
Cela
se réfère surtout au fait que mon fils Rachid qui avait fait de l'arabe
au collège, lorsqu'il est passé au lycée, nous nous sommes s'est
aperçus qu'il n'y avait pas de classe d'arabe et que c'était un
véritable handicap, puisque il a été obligé de transformer l'anglais en
première langue (heureusement
qu'il était très bon dans cette langue) et prendre l'espagnol en
seconde langue. Et personne ne nous avait avisés de cette carence.
Donc c'est à partir de ce constat que je n'ai pas voulu que mes deux autres enfants qui suivaient en fassent.
( D'ailleurs,
les élèves des années suivantes se sont heurtés tous à ce problème.
Comme il n'y avait pas d'arabe dans les lycées qu'ils choisissaient, ils
étaient obligés de continuer par
cours de correspondance. Ce qui fait que plus aucun élève ne voulant
plus s'inscrire, la classe d'arabe a fini par fermer. Ne pas oublier que
pour nous, c'est aussi une langue étrangère... )
Ces soit-disant enseignants tombèrent sur l'Algérie comme des sauterelles, au propre comme au figuré. Après leur départ, ils ne laissèrent que des ruines. Leur séjour chez nous fut un désastre incommensurable, irrémédiable, irréversible. Nous en payons le prix aujourd'hui.
Ou encore :
Cet instituteur était bien un instituteur coranique, et comme la majorité d’entre eux, malheureusement, complètement ignare, fanatique et intolérant. Sa pédagogie consistait aussi en une baguette de bois avec laquelle il battait les élèves. D’ailleurs, une classe de CM2 s’était révoltée à cause de son intolérance et de son refus d’accepter un garçon dont le papa était algérien, mais dont la mère, elle, était espagnole. Les élèves, ne voulant pas que leur camarade soit rejeté à cause de cela, refusèrent de continuer à fréquenter les cours d’arabe …
Ces dernières décennies, il y a eu un changement chez les hommes envers leurs filles et même envers leurs femmes. Ils acceptent plus facilement maintenant que leurs filles fassent des études à Paris ou qu’elles travaillent et qu’elles apprennent à conduire. Mais il ne faut pas se leurrer. Leur mentalité n’a pas changé d’un iota.
Il faut la permission pour aller au cinéma, pour faire ses courses, pour apprendre à conduire, pour se promener non accompagnée d'un mec ( de la famille ), etc. Sinon, c'est haram ( c'est interdit, sans explication ) !
Si un mari veut refuser quelque chose à sa femme, et qu'il lui dit simplement non, je ne veux pas, elle peut trouver mille manières de contourner son refus. Mais quand il dit que c'est haram, cela c'est autre chose. Ce n'est plus une question profane, cela entre dans le domaine de la religion, et comme il ne faut pas y toucher ni chercher à comprendre, il ne reste plus qu'à obéir.
Mais certaines ne détestent pas cela.
Une fois, à une femme qui disait :
- C’est la honte les femmes qui se coupent les cheveux, portent des vêtements courts, qui se parfument et se maquillent.
Je lui demandais :
- Ah, oui ! Tu as lu ça dans le Coran ?
- Non, mais les hommes le disent et cela me suffit.
- J'avais quinze ans. et depuis quatorze ans, les demandes en mariage se succédaient les unes après les autres… Jusqu'à seize ans, âge auquel je me mariai, je fus demandée vingt-quatre fois en mariage, oui : vingt-quatre fois ! … Chez nous les mariages d'amour n'existent pas vraiment ou si peu qu'il faut les chercher à la loupe. Mariage de raison, mariage forcé, mariage d'alliance, mariage d'argent ou mariage fuite. Une maladie grave est mieux supportée qu'une virginité perdue … et tous les bas-côtés du sexisme masculin. une marchandise qui doit être livrée dans son intégrité physique. Donner naissance à une fille : une véritable malédiction ! Le Mektoub a bon dos. Mariée cloitrée à son mariage ! Il arrivait qu'on donnât à sa place une autre fille enveloppée dans son voile ou qu'on marie la fille à un autre garçon que celui qu'on lui avait décrit ...
Pour dérider la situation - en guise de "trou normand" - voici deux anecdotes délicieuses :
Un jour, une vieille femme, sur le bord de la route, fit signe au conducteur du car.
- Où vas-tu grand-mère, demanda le receveur, afin de lui dire le prix du ticket.
- Mon fils, je vais chez ma fille. Elle vient d'accoucher. Ainsi tu vois, j'apporte à ma fille des affaires que j'avais préparées : du pain frais de ce matin, mais aussi deux poulets pour faire le couscous ce soir. Mon fils, ma fille a eu un garçon, qu'Allah lui donne longue vie et j'espère qu'Il t'en donnera un aussi.
- Mais chibania (vieille ), je ne te demande pas pourquoi tu vas chez ta fille, je veux savoir où habite ta fille ?
- Pourquoi veux-tu savoir où habite ma fille ? Cela ne te regarde pas. Je ne te connais même pas.
- Si tu ne dis pas où habite ta fille, tu ne pourras pas descendre, et tu ne pourras pas faire le couscous ce soir pour elle.
- Ah bon ! C'est pour que je descende, il fallait me le dire plus tôt.
Et cette autre :
Une petite vieille monte dans le car, regarde partout autour d'elle pour se choisir une place, et avisant la place du chauffeur, va s'y asseoir. Un peu plus tard, celui-ci monte et voit sa place occupée.
- Eh, chibania, tu ne peux pas rester ici, c'est ma place. Le receveur va t'amener à la tienne.
- Comment, tu n'as pas honte de me faire lever, moi qui pourrais être ta grand-mère ! Tu n'as qu'à y aller, toi. Moi, je suis bien ici, et j'ai même de la place pour y étendre mes pieds.
- Je suis le conducteur.
- Ce n'est pas vrai. Le conducteur vient d'entrer au bureau. (elle parlait du receveur )
- Ecoute, chibania, le conducteur, c'est bien moi, et ça, dit-il en lui montrant le volant, j'en ai besoin pour faire avancer le car. C'est lui que je dois tourner à droite et à gauche pour vous conduire.
- Eh bien tu n'as qu'à le prendre derrière et conduire avec. Moi, je ne bouge pas.
Il a fallu beaucoup de temps pour lui expliquer et lui faire comprendre que le conducteur avait besoin de tous les boutons qu'elle voyait en face d'elle et les pédales qu'elle avait à ses pieds pour consentir à céder la place.
Enfin, pour l'occasion, dakerscocode se transforme en succursale de l'Office du Tourisme algérien :
http://www.youtube.com/watch?v=nOvJIVvVKns
Ou bien :
http://www.youtube.com/watch?v=bOAWPjzCeiE
Ou enfin :
En revanche, au sujet de ce code de la famille, instauré par Chadli Bendjedid en 1984 :
- Un pays qui refuse et rejette ses femmes, est un pays qui se voue à l’agonie et à une mort latente certaine, alors qu'elles peuvent l’enrichir avec leur intelligence, leur force vive, leur capacité au travail, leur savoir-faire, leur endurance à toute épreuve, leur charme, leur gaieté et leur joie de vivre. C'est une fille qui lit, quelquefois répudiée parce qu'elle lisait … le journal !
Zohra Maldji ne décolère pas à ce sujet. Craignant qu'elle ne poussât trop loin le bouchon, nous avons consulté internet, et nous avons lu avec étonnement ce qui suit :
Art. 8. (Modifié)
- Il est permis de contracter mariage avec plus d’une épouse dans les limites de la "chari’â" si le motif est justifié, les conditions et l’intention d’équité réunies. L’époux doit en informer sa précédente épouse et la future épouse et présenter une demande d’autorisation de mariage au Président du tribunal du lieu du domicile conjugal. Le Président du tribunal peut autoriser le nouveau mariage, s’il constate leur consentement et que l’époux a prouvé le motif justifié et son aptitude à offrir l’équité et les conditions nécessaires à la vie conjugale.
Rédigé en vertu de la loi n° 84-11 du 09 juin 1984 comme suit :
« - Il est permis de contracter mariage avec plus d'une épouse dans les limites de la chari'a si le motif est justifié, les conditions et l'intention d'équité réunies et après information préalable des précédente et future épouses. L'une et l'autre peuvent intenter une action judiciaire contre le conjoint en cas de dol ou demander le divorce en cas d'absence de consentement ».
Art. 19.
(Modifié) -
Les deux conjoints peuvent stipuler, dans le contrat de mariage ou dans un contrat authentique ultérieur, toute clause qu’ils jugent utile, notamment en ce qui concerne la polygamie et le travail de l’épouse, à moins que les conditions ne soient contraires aux dispositions de la présente loi.
Art. 30.
(Modifié)
Les femmes prohibées temporairement sont :
- la femme déjà mariée,
- la femme en période de retraite légale à la suite d’un divorce ou du décès de son mari,
- la femme répudiée par trois (3) fois, par le même conjoint, pour le même conjoint,
Il est également prohibé temporairement :
- d’avoir pour épouses deux sœurs simultanément, ou d’avoir pour épouses en même temps une femme et sa tante paternelle ou maternelle, que les sœurs soient germaines, consanguines, utérines ou sœurs par allaitement,
- le mariage d’une musulmane avec un non-musulman.
Art. 31. (Modifié)
- Le mariage des Algériens et des Algériennes avec des étrangers des deux sexes obéit à des dispositions réglementaires.
Art. 46. -
L'adoption (Tabanni) est interdite par la chari'a et la loi.
Art. 221. -
Sous réserve des dispositions du code civil, la présente loi s'applique à tous les citoyens algériens et autres résidents en Algérie.
Fait à Alger, le 9 juin 1984. Chadli BENDJEDID.
Chadli Bendjedid, si tu nous lis !
( Ces articles ont été confirmés par l'ordonnance du 27 février 2005 )
Donc l’homme peut épouser qui il veut sans aucun problème. Quant à la femme, si elle a le malheur d’aimer un mécréant, un kaffir et de vouloir l’épouser, gare à elle. Elle est mise au ban de la famille, de la société. Et bien entendu, les gouffres de l’enfer sont ouverts sous ses pieds. Elle ne reçoit que malédictions et anathèmes.
Lorsqu’on apprend que telle fille s’est fiancée, la première question est : avec qui ? Réponse : avec le fils un tel. Première réaction : Ah bon ! Puis : en tout cas, au moins c’est un Arabe ! Ce qui sous-entend que si ce n’est pas vraiment un beau parti, comme c’est un arabe, cela devrait aller et lui suffire pour le restant de ses jours.
Quant aux émissions télévisées des journalistes français, Zohra Maldji n'est pas tendre :
Et s’il y a une chose que je déteste le plus à la télévision, toutes chaînes confondues, c’est quand on “montre” une famille d’émigrés vivant en France et qui serait “intégrée”. Or, curieusement, ces familles ont toujours le même profil. La femme, grosse au possible, habillée de façon traditionnelle, est toujours filmée dans sa cuisine en train de faire du thé ou du couscous ( à croire qu’on ne mange que cela ). Le mari, lui, est avachi sur le canapé, attendant d’être servi.
C’est bien mieux de montrer des jeunes, surtout ceux des cités, donc des beurs - d’où le côté négatif de cette appellation - sans travail, manifestant avec violence leur "mal vie" en brûlant, en cassant et en s’opposant aux forces de l’ordre. Ca, ça paye….
Il y a quelques années, alors que nous étions au mariage de Mourad, un cousin de mon mari, arriva dans la salle qui avait été louée à l’occasion du mariage, un ami du marié avec une équipe de journalistes. C’était un réalisateur de FR3 accompagné de son assistante, du caméraman et du preneur de son.
Que voulait-il ? Ni plus ni moins que filmer le mariage. Ce réalisateur faisait une espèce de reportage sur des jeunes qui ont eu des problèmes et qui les ayant surmontés, s’en sont sortis et ont pu réintégrer la société et le monde du travail. Il y eut un tollé général et un refus net de la part de toute l’assemblée, d’autant plus que celui qui avait amené cette équipe n’avait pas demandé de permission. Il était bien gêné, le pauvre. Quant au réalisateur, il ne comprenait pourquoi on refusait sa demande. Puis je lui demandai si un titre avait été choisi, et quand il me dit que c’était “Beur Story”, je sautai au plafond.
J’appelais mon fils Farid qui discutait avec l’assistante ; celle-ci s’avéra être la mère de son professeur de physique-chimie quand il passait sa licence à Jussieu.
- Dis-moi Farid, aimerais-tu être dans un reportage dont le titre serait “Beur Story” ?
- Absolument hors de question. Jamais de la vie !
- Moi non plus, répliqua son frère. Nous n’aimons pas du tout l’image, toujours négative, véhiculée par ce mot.
Quand le problème des filles à foulard s’est posé, personne n’est jamais allé demander leur avis aux autres. Ce n’était pas intéressant. Elles étaient normales et ne sortaient donc pas de l’ordinaire. La grande majorité des filles au foulard était des Turques, certaines des Marocaines et quelques Algériennes dans le lot...
Quand on est journaliste, on fait feu de tout bois et, pourvu que cela se vende, on ne regarde pas de trop près à la marchandise. Mais il arrive parfois qu’un journaliste, voulant à tout prix faire une interview percutante, reçoive un camouflet.
C’est le cas de celui qui a interrogé Ben Bella le lendemain de la prise des otages de l’Airbus d’Air France.
Et que répondit celui-ci ?
- Qu’il n’avait pas oublié que lui-même avait été arrêté après que l’avion qui le transportait avait été détourné de sa destination initiale.
Et pan !
Et tous ceux qui auraient pu faire sortir l’Algérie du marasme dans lequel elle végétait, tous ceux qui avaient la capacité intellectuelle, le savoir, la sagesse, la volonté, ceux qui possédaient une véritable culture et une éducation certaine, ceux-là ont été radicalement et inévitablement éloignés du pouvoir. Par un moyen infaillible et irréversible : la mort. Ils ont tous eus un “malencontreux” accident. Que ce soit au pays même ou à l’étranger. Mektoub.
Le blog de Lalla Ghazwana avec ses photos innombrables, c'est elle :
http://www.zohramaldji.fr/wordpress/?page_id=4400
Idéal en cas d'incendie
Qui c'est ?
Phonétiquement vôtre
On ne demande qu'à … en rire !
Les expéditions "immersion chez les Algériens" c'est encore elle : Interview de Monde Méditerranée ( octobre 2010 ) :
M. Méditerranée : Il y a quelques mois, vous avez fondé l’association « Les amis de Ghazaouet ». On peut dire que vous avez une vraie passion pour ce port de la Méditerranée. Quelle est la mission de cette association ? Comment voyez-vous son développement ?
Zohra Maldji : En fait, cette association a été créée après l’exposition qui a eu un grand succès, car les Nemouriens avaient été très impressionnés, puisque la plupart ignoraient absolument qu’une ville en Algérie s’appelait Nemours, du nom de leur propre ville, berceau des Ducs de Nemours, dont Louis-Philippe, père du Duc de Nemours, était le roi des Français à cette époque. Et c’est lors de la conférence que j’ai faite, qu’ils ont appris l’histoire de la ville de Nemours, donc de Ghazaouet, et pourquoi elle portait ce nom français.
Après la conférence, beaucoup de personnes m’ont dit que si je pouvais leur préparer un voyage et que si je les accompagnais moi-même, eh bien, elles iraient volontiers faire connaissance avec la ville et sa région, au patrimoine historique très riche, ne serait-ce qu’en se référant à la bataille de Sidi-Brahim où les troupes du général Bugeaud ont été défaites en 1845 par celles de l’Emir Abdelkader qui, comme on le sait, se rendra deux ans plus tard et toujours à Nemours, le Ghazaouet d’aujourd’hui.
J’ai donc créé mon association - Lalla Ghazwana - à cet effet, et en ce moment, je prépare déjà un programme de voyages pour le mois d’avril 2011, que je lancerai début septembre afin que les gens puissent le consulter et s’y inscrire ( ce projet a commencé à se réaliser en 2012 ).
M. Méditerranée : Au regard de ce qui vous pousse à aller toujours de l’avant, comment voyez-vous l’avenir des femmes en Méditerranée ? Êtes-vous optimiste ?
Zohra Maldji : L’avenir des femmes en Méditerranée serait certainement plus florissant et plus brillant, si elles étaient plus combatives et si elles prenaient leur destin en mains. Si elles veulent avancer et vivre pleinement leur vie, leurs passions, il faut qu’elles se libèrent de tous les jougs qui les retiennent et les gardent enfermées. Elles sont pourtant fortes, mais ont la faiblesse de se soumettre, parce que cela a toujours été comme ça. Et si elles ne changent pas elles-mêmes cet état de choses, il est sûr et certain que personne ne le fera pour elles.
Le livre donne enfin un curriculum vitae familial. Son mari, artisan maçon, travaillait souvent avec un jeune homme qui avait l'âge d'être son fils et, immanquablement, on pensait que c'était le sien.
- Alors, on ramène son fiston !
- Non, ce n'est pas mon fils, c'est mon aide.
- Ah bon ! Mais vous avez des enfants ?
- Oui, j'en ai quatre.
- Ah oui, et quel âge ont-ils ?
Une fois que mon mari avait donné l'âge des enfants, les questions n'en finissaient pas pour autant.
- Vous avez de grands enfants. Ils ne vous aident pas ?
- Non, ils ne peuvent pas, ils sont encore à l'école.
- À l'école à leur âge ?
- Oui, vous savez, à l'école pour les grands, à Paris, moi, c'est comme ça que je dis.
- À l'école pour les grands, à Paris, vous voulez dire l'Université ?
- Oui, c'est ça, l'Université.
- Et vous en avez combien à l'Université ?
- Trois. Les deux garçons et la fille.
- Et quelle Université ?
- Euh, si je ne me trompe pas, l'aîné est à Jussieu et il fait de l'informatique le cadet est à Assas et il fait du droit, et ma fille est à la Sorbonne et elle fait de la philosophie.
- Eh bien bravo … Mais votre femme est française ?
- Non.
- Non ? Mais elle travaille ?
- Oui.
- Et elle fait quoi comme travail ?
- Elle travaille dans un cabinet d'avocat à Paris.
- Ah !
Le dernier soir, nous avons voulu terminer en beauté le trente troisième et dernier chapitre de ce livre "Itinéraire d'une Frangérienne" ; nous nous sommes endormi tard … et nous avons fait un songe :
L'Algérie modirne et civilisie avait reconstruit - en dur - le temple ancestral, au fronton duquel figurait la devise : "Prendre le pouvoir, faire du fric, mater les femmes", et Zohra Maldji appuyait frénétiquement sur un bouton bleu/blanc/rouge, étiqueté "Frangérienne", pour alerter tout un chacun que les zimigris débarquaient en masse, qui pour fuir cette devise, qui pour l'exporter, et les voyageurs du métro, les yeux scotchés sur leurs téléphones portables et les oreilles bouchées par les écouteurs, vivaient chacun son rêve.
Quand le jour a chassé la nuit, ouf … ce n'était qu'un rêve !
La video :
http://www.youtube.com/watch?v=oLjhJyetGbw
Le dernier voyage "familial" a eu lieu du 27 avril au 4 mai 2014. Pour ceux et celles qui sont curieux de la vraie vie dans l'Oranais.
Et pour mieux savoir où vous mettrez les pieds, voici le blog de voyage, vraiment très bien fait :
Nous lui souhaitons un grand succès.