LA LÉGION III AUGUSTA and Co



Création le 20 novembre 2011
Nous avons puisé dans :
- La Revue internationale d'Histoire Militaire "La guerre d'Algérie", un article de Philippe Richardot, agrégé d'histoire, docteur de l'université de Toulouse ;
- L'armée romaine sous le Bas-Empire de Yann Le Bohec - Éditions Picard ;
- http://hauburn.tripod.com/LegIII.html- Et bien sûr des images de Wikipedia
"A toi, Romain, qu'il te souvienne d'imposer aux peuples ton empire. Tes actes sont d'édicter les lois de la paix entre les nations, d'épargner les vaincus, de dompter les orgueilleux." (Virgile - Enéide vers 851-853)
À la suite de la prise de Carthage, en 141 avant J.-C., une affaire où était mêlé leur ancien allié Massinissa, les Romains prennent solidement pied en Afrique du Nord, un siècle avant leur intervention en Gaule. Les choses ne vont pas sans mal, et c'est à cette époque que Juba I, roi berbère, est amené à renoncer à une partie de l'indépendance de son royaume. Dès lors, jusqu'en 1962, l'Algérie ne cessera d'être sous l'influence d'une puissance étrangère.
Note : L'Africa, vient des Afri, vivant en Tunisie, la Numidie est l'est algérien, et la Maurétanie va de la Moulouya jusqu'à l'océan Atlantique.
La politique romaine était fondée sur le protectorat, afin de permettre, aux moindres frais, une permanence de relations commerciales. Mais César, allié à Bocchus II, roi de Maurétanie, bat Juba I. La Numidie en fait les frais. Cependant Auguste, bon prince, remet à Juba II la Maurétanie, la Numidie, etc.
En remerciement, Juba II rebaptise la ville de Jol en "Césarée" (Cherchell). Mais en 40, Caligula fait mourir de faim le fils de Juba II. Puis Claude prononce officiellement l'annexion de la Maurétanie, qu'il divise en deux provinces : la Maurétanie Césarienne (Cherchell), et la Maurétanie Tingitane, (Tanger, ancienne colonie phénicienne).
Si les régions côtières sont "romanisées", les tribus du sud du pays sont en ébullition, jalouses de la prospérité voisine. Pour lutter contre la guérilla des Maures et des Numides, il faut du monde pour tenir garnison.
La Légion III Augusta, créée en l'an 14 pour créer une "autoroute romaine" liant l'Égypte à l'Atlantique, et dont le Q.G. est à Lambèse, sera le fer de lance pour ce faire. Septime Sévère, natif de Leptis Magna (Lybie) aura à cœur de poursuivre la conquête. Cette légion "à tout faire" est mentionnée dans les sources sous différents noms : exercitus Africae, exercitus provinciae Africae, legio III Augusta et exercitus africains.
En Afrique du Nord, les limites de l'empire romain ont été fluctuantes, en fonction des conquêtes pendant un demi millénaire, et se sont plus ou moins figées dans le "fossatum africae", le plus ancien "limes" romain fortifié. Pour ceux qui ont accès à ce beau livre qu'est "Le fossatum romanum" édité avant les année 50, ils verront l'importance des travaux exécutés en ce temps-là, et dont les ruines existaient encore après la seconde guerre mondiale.
Une première "guerre d'Algérie" est déclenchée par Firmus, un Maure romanisé, qui entraîne dans la rébellion des unités romaines, cavaliers de la IVème cohorte et fantassins constantinois, appuyés par des tribus maures, dans l'espoir du pillage. Firmus est trahi par un de ses alliés et se pend plutôt que de se rendre aux Romains.
En définitive, les incursions des Maures ont surtout pour objectif le pillage. Rien à voir avec la menace des "Barbares" des frontière Rhénane, Danubienne, ou Mésopotamienne. Mais au IIIème siècle, Rome ne garde plus son autorité que dans les ville côtières de l'Algérie utile. La Légion III Augusta sera renforcée par un contingent de la III Gallica stationnée en Syrie. Elle est commandée directement par le Proconsul d'Afrique.
Elle reste en fonction jusqu'au règne de Dioclétien en 284. Elle comporte plus de 90% d'Africains, dont près de la moitié des fils de vétérans. Elle connaît toutefois une éclipse entre 238 et 253, car elle est dissoute lors d'une guerre civile locale et est reconstituée avec des vétérans d'autres légions. 4000 à 4000 hommes, c'est peu pour défendre une frontière aussi étendue, sans obstacle naturel.
Au IVème siècle, la légion III n'existe plus, mais le système de défense est réorganisé. Or l'armée ne peut plus entretenir seule son "limes fossoyé" de Numidie. Ce sont des indigènes ou à défaut des vétérans qui sont aux frontières.
"C'était la division chère à mon cœur, celle de Constantine, composée de gens de chez moi et de Tunisiens, leurs voisins. Or, elle venait de révéler en quatre jours de bataille que, sous l'insigne tricolore des trois croissants qu'elle arborait fièrement, elle était la digne héritière de la IIIe Augusta, la glorieuse légion de Numidie au temps de l'occupation romaine." (Le général Juin à propos de la 3e Division d'infanterie algérienne de la seconde guerre mondiale).
Tous les renseignement sur la présence des unités proviennent en majorité de la Noticia Dignitatum. La Notitia Dignitatum est une compilation par un auteur anonyme du Ve siècle de toutes les dignités tant civiles que militaires de l'Empire romain, dans ses deux parties. Ce texte est la base de toutes nos connaissances à propos de l'armée romaine et de l'administration romaine du Bas Empire tardif.
Finalement, plus la moitié des troupes romaines sont constituées par des contigents gaulois et espagnols, voire bretons (britannique) ! Ils ont aussi une tradition de bâtisseur, tradition reprise par la Légion Étrangère. Coloniser et peupler une marche frontière représente l'ultime étape défensive de la stratégie romaine.
Le limes d'Afrique ne s'est pas effondré. C'est l'intérieur qui implose. En 429, le Vicaire d'Afrique Boniface invite les Vandales de Genseric à venir le rejoindre pour l'aider à lutter contre son rival. Mauvaise pioche : Genseric travaille pour son propre compte. Il mène une pratique de piraterie en Méditerranée et pille Rome en 455 !
Mais l'affaire n'est pas terminée. L'Empire romain se désagrège en deux parties, il ne reste plus pour le défendre que des lambeaux, tels l'Armorique et la Normandie qui résistent à l'invasion des Alains venus d'au delà du Caucase. Et là, la défense s'organise à Corseul, ville gallo-romaine (en Bretagne) avec la légion "fantôme" maurétania, "fantôme" car ne figurant pas sur la Noticia Dignitatum. Il pourrait alors s'agir de contigents numides figurant dans la mémoire enfouie de villes comme "Mortagne", "Mortain", "Romorantin"...
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