CORENTIN DE LEISSÈGUES



 Création le 25 novembre 2009

Modification 1 : 27 mars 2013

Sur Corentin de Leissègues :

Né à Hanvec, près de Brest (Finistère) en 1778, il s'engage à 20 ans dans la marine.


Lorsqu'en l'an X, le premier Consul voulut rappeler les puissances barbaresques au respect du pavillon français, il fit choix de l'amiral de Leissègues pour commander la division navale chargée de cette mission.

Extrait du discours du capitaine Mazé, neveu du vice-amiral de Leissègues lors de ses obsèques le 26 mars 1832 :

 
« En 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte confia au contre-amiral de Leissègues une escadre destinée à rendre au pavillon national la prépondérance qu’il avait momentanément perdue auprès des puissances barbaresques. L’amiral se rendit d’abord à Alger ; suivi d’une faible escorte, il osa se présenter lui-même à l’audience du Dey.
– Tu es bien audacieux, lui dit le chef barbaresque, de te livrer ainsi à ma merci.
– Pas autant que tu le supposes, répondit l’amiral français ; car toutes mes mesures sont prises pour qu’à la moindre violence de ta part, ta ville soit réduite en cendres.

 

Ce langage énergique, soutenu par les démonstrations vigoureuses de son escadre, obtint toutes les satisfactions demandées par le Premier Consul. Il conclut avec le Dey, en qualité d’Ambassadeur, un traité honorable et avantageux pour la France. Sa mission à Tunis eut également les résultats les plus satisfaisants, et il ramena sur son bord un Ambassadeur extraordinaire que le Bey envoyait au Premier Consul. »

Le 22 frimaire an XIV (1806), onze vaisseaux appareillèrent : ils avaient pour chefs les amiraux Leissègues et Willaumez. Ils devaient former deux escadres et ne se séparer qu'à la mer. Ils naviguèrent de conserve pendant deux jours, et firent route ensuite pour leur destination respective. Leissègues, avec cinq vaisseaux, deux frégates et une corvette, avait pour mission de porter à Santo Domingo 900 hommes de troupes et des munitions de guerre.

 
Après quarante jours de traversée, il entra à Santo-Domingo dans un état complet d'avaries causées par les vents. Quatorze jours suffirent à peine aux réparations les plus urgentes, et lorsqu'il se disposait à partir, il vit apparaître une escadre anglaise de neuf vaisseaux et plusieurs frégates.
 

Leissègues sortit aussitôt et donna l'ordre de se préparer au combat. Peut-être devait-il éviter le combat en présence de forces supérieures.
Sa réponse à ce reproche est : « Élève du bailli de Suffren, dit-il, j'ai appris de lui à ne jamais compter mes ennemis. »
 

Sa défense fut héroïque : le vaisseau amiral avait perdu 150 hommes et 30 officiers supérieurs, il avait 500 boulets dans le corps du vaisseau ; le mât d'artimon, le grand mât et le petit mât de hune étaient coupés; le feu avait pris trois fois, les batteries de 24 et de 18 étaient désemparées des deux bords , il y avait vingt pieds d'eau dans la cale, un boulet resté dans l'étambraie empêchait le jeu du gouvernail ; le capitaine, le second et six officiers étaient blessés. 

Décidé à ne point amener son pavillon, Leissègues profita d'un moment où le feu s'était éteint de part et d'autre pour diriger l'Impartial sur la côte au moyen de la misaine, seule voile qui lui restait, et il échoua à dix lieues environ dans l'est de Santo-Domingo.
 

Trois jours après, malgré le feu des vaisseaux ennemis, il avait débarqué ses blessés et ce qui restait de l'état-major et de l'équipage, et il descendait à terre emportant avec lui son aigle et son pavillon.
 

Après avoir lu le récit de cette action, l'Empereur dit : « C'est un des beaux combats de la marine française. »