DES SIÈCLES PLUS TÔT
( miniature de Mohamed Racim, miniaturiste algérien )
Création le 21 mai 2009
Modification 1 : 27 mars 2013
Depuis plus d’un millénaire, les relations entre la France et l’Algérie, pour ambigües qu’elles aient été, se sont avérées parfois meilleures qu’entre la France et ses voisins européens. La colonisation par les Arabes du sud de la France a été brève, et surtout les relations entre le royaume de France et l’empire Ottoman ont servi de contre-poids à l’alliance de la Maison d’Autriche et de l’Angleterre contre la France, à partir de François Ier, et surtout de Louis XIV.
La Régence d’Alger, principale base de piraterie ( ou de course, c’est selon ) contre l’Europe, et en fait dépendant de l'empire Ottopan sur le plan administratif et fiscal, a suivi tant bien que mal les instructions de la Sublime Porte, malgré quelques débordements, suivis d’expéditions punitives de la part des rois de France. Cela a valu à la France un minimum de prises d’esclaves, ce qui ne fut pas le cas pour d’autres pays européens.
Un épisode très peu connu, mais rapporté par Talleyrand au Sénat, relate les bases de l’établissement d’une nouvelle paix d’une quinzaine d’années entre Bonaparte, Premier Consul, et Président de la République Italienne, et Mustapha Pacha, dey d’Alger.
Le retard dans la finalisation d’un contentieux d’une livraison de blé à la France, dont l’imagerie d’Epinal n'a retenu que le coup d’éventail, suivi d’un blocus sans effet des côtes algériennes, et poursuivi par l’expédition de 1830, dans le cadre du non respect des traités par la Régence, de la lutte contre l’esclavage et au nom de l’Europe, suivant les termes du Ministre de la Marine et des Colonies au Parlement, a donné lieu à une occupation de la Régence d’Alger, puis peu à peu du reste de l’Algérie.
Cette occupation, d’abord sans motif stratégique, s’est transformée en une conquête-annexion une dizaine d’année plus tard, avec l’essai d’une quinzaine de systèmes politiques, aussi peu satisfaisants les uns que les autres, tant que pour les "indigènes" que pour les colons au début, puis en colonisation spéculative au profit de quelques lobbies financiers et au détriment des "indigènes", tout en provoquant une ère de prospérité due au travail de défrichement des immigrés français, espagnols, italiens, etc.
L’avènement de Napoléon III produit un infléchissement majeur dans la politique algérienne de la France. Pour la première fois dans l’histoire de France, un souverain va se rendre - en famille - dans une de ses possessions d’outre-mer. Le 19 septembre 1860, Napoléon III, très bien renseigné par Thomas-Ismaÿl Urbain, métis de la Guyane, converti à l’Islam et époux d’une Arabe de Constantine, lance la petite phrase : « L’Algérie n’est pas une colonie ordinaire, mais un royaume arabe ».
Son Sénatus Consulte de 1863 sur la propriété des terres indigènes n’étant pas appliqué correctement par les gouverneurs de l’Algérie, Napoléon III effectue alors - et bien que déjà malade - un deuxième voyage de 40 jours en 1865, suivi d’un Sénatus Consulte le 14 juillet 1865 sur les droits politiques des indigènes et des Juifs.
La défaite militaire de 1870 et l'avènement de la III ème République mettront un terme à une politique libérale d’émancipation des Algériens.